Les glacières du lac de Sylans

 250 km

Voici les anciennes glacières
Je traverse des forêts qui se préparent à l’hiver. Il fait 4 degrés.
L’accès aux anciens bâtiments est interdit.

Retour à Genève à la nuit ; la dernière lumière du Défilé de l’Ecluse argente le Rhône.
Difficile de passer par le plateau de Retord pour arriver au lac de Sylans.
La neige me contraint à faire demi-tour.
D’aucuns avaient été intrigués par cette photo que j’avais prise le mois passé. Mystères de ces ruines
automnales derrière la brume du lac de Sylans.
Les glacières sont nées en 1865 sur une idée de M. Joachim Moinat qui eut l’idée d’utiliser pour son café la glace très pure qui recouvrait chaque hiver le lac de Sylans. En effet, cette pureté permettait la production d’une glace limpide prête à la consommation. Pour stocker la glace, il y fit construire une première maisonnette en bois. Puis en 1875, un second bâtiment en bois est édifié : il est constitué de murs à double paroi comblée par un mètre de sciure pour assurer une meilleure isolation.

En 1885, il vend son affaire a la société des glacières de Paris. Il y eut la construction de bâtiments en bois puis en pierres entre 1890 et 1910 qui servait de logements, de bureaux, de cantine, d’écurie à chevaux et d’ateliers de réparation.

Puis, plus tard, lors de la création de la voie ferrée La Cluse – Bellegarde, ce sont 20 à 30 wagons de 10 tonnes partant tous les jours pendant l’été pour Paris, Lyon, Marseille, Toulon et même Alger. Chaque wagon transportait 10 tonnes de glace. Ceux-ci étaient recouvert d’une toile de jute, de paille, et d’un bâche pour l’isolation. Ainsi les pertes n’étaient pas tellement importante, puisqu’on estime sur 10 tonnes expédiées, 8 arrivaient à Paris.

En 1880, elle en fournissait en moyenne 300 000 tonnes par an. La fabrication de la glace artificielle en 1900, des hivers moins rigoureux de 1911 a 1913 et la Première Guerre mondiale vont mettre un terme à cette exploitation en 1917 puis cessation en 1925.

Aujourd’hui ne subsiste que des vestiges de ce qui constituait l’un des plus importants chantiers de glace du XIXe siècles. Des restaurations sont en cours et on déjà permis de redécouvrir ce qui pouvaient être les entrepôts.