De l’eau et de la neige Lac d’Aiguebelette

Il fait beau ce matin. Pas bien chaud mais le ciel pur compense les quelques degrés
qui manquent

280 km en tout
Je veux m’arrêter au Lac d’Aiguebelette. On y avait passé plusieurs fois, en coup
de vent. Aujourd’hui, je veux le voir de plus près, ce lac.
<——————- Aiguebelette (itinéraire
complet au bas de cette page)
Petites
routes, belles
mais pas
toujours
propres

Je longe le
Rhône un
moment

La route est
formidable et je
m’arrête pour midi à
Novalaise à deux pas
du Lac d’Aiguebelette
Et voilà le lac
Il faut songer au retour. Par les petites routes, j’en ai pour pas mal de temps
Détour par Saint-Rambert pour cette photo que j’avais repérée. (Je suis du stype – contraction – tenace )
Le temps fraîchit. Le ciel se nacre. Je change de gants, soudain trop peu
protecteurs. Je décide alors de prendre un peu de hauteur pour couper par la
montagne. Direction donc Hauteville-Lompnes.
La température passe sous zéro
Ce ne sont plus des résidus, la route est recouverte de neige molle lorsque j’arrive
au col de la Rochette.

Faut-il faire demi-tour ? Il n’y a presque personne sur cette route et tout seul est-ce
bien raisonnable de continuer dans ces conditions ? J’hésite.
J’arrête une voiture qui m’assure que la route est recouverte de neige sur un km et
qu’ensuite elle est roulable.

Bon ! Je suis au sommet. Un
petit km dans 5 à 6 cm de
neige molle c’est pas la mer à
boire. A la descente en plus.
J’ai 2 pneus neufs…

– Allons, allons ! Tu ne vas
pas faire demi-tour ! Pense à
Willy et à sa GS-skis !

Me voilà parti, tendu et prudent comme un Sioux !
Houuu ! J’ai des sueurs froides. Mais qu’est-ce que je suis venu faire ici ? A
présent, je ne vois plus un seul centimère de la route. Rien que de la neige. Surtout
ne pas toucher le frein avant ! Pas même en pensée ! Et je descends très
doucement, les pieds écartés.

Soudain une voiture monte au milieu de la route. Elle patine un peu et je me rends
compte que moi aussi je suis au milieu de la route. Je tourne le guidon sur la
droite, juste un peu. Je vous jure, Votre Honneur, que ce fut juste un peu, trois fois
rien… Bien sûr, bien sûr j’ai dû freiner, mais comme j’avais les pieds par terre, je
crois que j’ai touché le levier. Une caresse, Votre Horreur, je le jure, ce ne fut
même pas perceptible. Pardon ? Je le savais ? Bien sûr, je l’admets, je le savais.
Mais la voiture, elle arrivait sur moi. Comment ? Elle montait ? Oui, bien sûr, elle
montait, mais pas bien droit.

La RT s’est couchée, très doucement, entre mes jambes. Je l’ai retenue tandis que
je voyais la voiture arriver, Votre Honneur. Eh bien, ce sont ceux de la voiture qui
m’ont aidé à relever la moto. Tout seul, dans cette neige, je n’y serais pas parvenu !

Encore un passage délicat et je serai en plaine !

Chancy, le soir vert descend sur la campagne