Il fait beau ce matin. Pas bien chaud mais le ciel pur compense les quelques degrés
qui manquent
de vent. Aujourd’hui, je veux le voir de plus près, ce lac.
routes, belles
mais pas
toujours
propres
Je longe le
Rhône un
moment
formidable et je
m’arrête pour midi à
Novalaise à deux pas
du Lac d’Aiguebelette
protecteurs. Je décide alors de prendre un peu de hauteur pour couper par la
montagne. Direction donc Hauteville-Lompnes.
au col de la Rochette.
Faut-il faire demi-tour ? Il n’y a presque personne sur cette route et tout seul est-ce
bien raisonnable de continuer dans ces conditions ? J’hésite.
J’arrête une voiture qui m’assure que la route est recouverte de neige sur un km et
qu’ensuite elle est roulable.
petit km dans 5 à 6 cm de
neige molle c’est pas la mer à
boire. A la descente en plus.
J’ai 2 pneus neufs…
– Allons, allons ! Tu ne vas
pas faire demi-tour ! Pense à
Willy et à sa GS-skis !
Houuu ! J’ai des sueurs froides. Mais qu’est-ce que je suis venu faire ici ? A
présent, je ne vois plus un seul centimère de la route. Rien que de la neige. Surtout
ne pas toucher le frein avant ! Pas même en pensée ! Et je descends très
doucement, les pieds écartés.
Soudain une voiture monte au milieu de la route. Elle patine un peu et je me rends
compte que moi aussi je suis au milieu de la route. Je tourne le guidon sur la
droite, juste un peu. Je vous jure, Votre Honneur, que ce fut juste un peu, trois fois
rien… Bien sûr, bien sûr j’ai dû freiner, mais comme j’avais les pieds par terre, je
crois que j’ai touché le levier. Une caresse, Votre Horreur, je le jure, ce ne fut
même pas perceptible. Pardon ? Je le savais ? Bien sûr, je l’admets, je le savais.
Mais la voiture, elle arrivait sur moi. Comment ? Elle montait ? Oui, bien sûr, elle
montait, mais pas bien droit.
La RT s’est couchée, très doucement, entre mes jambes. Je l’ai retenue tandis que
je voyais la voiture arriver, Votre Honneur. Eh bien, ce sont ceux de la voiture qui
m’ont aidé à relever la moto. Tout seul, dans cette neige, je n’y serais pas parvenu !